Labé, 1er Juillet (Infosbruts.com) – Dans une société où l’autorité parentale est parfois exercée avec rigueur, une situation survenue récemment dans une famille a suscité de vives réflexions : un père, soupçonnant à tort son fils d’avoir volé de l’argent à la maison, n’a pas hésité à le punir physiquement. Quelques jours plus tard, le père retrouve l’argent en question à un autre endroit de la maison. Pris de remords, il s’interroge : doit-il présenter des excuses à son enfant ?


À cette question, la réponse du chef religieux et chroniqueur islamique Thierno Mamadou Kaba Koïn Barry est sans équivoque : oui, absolument.
Pour cet érudit islamique basé à Labé, non seulement le père doit présenter ses excuses à son fils, mais il doit aussi réparer moralement et matériellement le tort causé.
« L’Islam enseigne la justice et l’équité, même au sein de la cellule familiale. Infliger un châtiment corporel à un enfant pour une faute qu’il n’a pas commise est une injustice. Il ne suffit pas de se dire : ‘Je me suis trompé.’ Il faut réparer. Cela commence par des excuses sincères », explique Thierno Mamadou Kaba.

Mais l’imam va plus loin dans sa recommandation. Pour lui, il serait même souhaitable que le père offre l’argent retrouvé à son enfant, afin de compenser le préjudice moral subi : « donner l’argent retrouvé à l’enfant serait un geste de réparation symbolique et éducatif. Cela montre à l’enfant que la justice existe même au sein de sa famille, et cela renforce son estime de soi. »
Le religieux soutient également que ce type de geste peut renforcer le lien parent-enfant, basé non sur la peur ou la domination, mais sur le respect mutuel, la transparence et l’amour sincère.
Dans ses enseignements hebdomadaires, Thierno Mamadou Kaba insiste régulièrement sur le rôle éducatif des parents dans un cadre éthique et équilibré : « Le Prophète Mohammed (PSL) n’a jamais levé la main sur ses enfants ou ses épouses. Il corrigeait par le dialogue, par l’exemple. C’est cette voie que doivent suivre les croyants. Corriger ne signifie pas brutaliser, surtout quand il n’y a pas de preuve. »
Dans un contexte sociétal où les corrections physiques sont encore perçues comme des outils d’éducation, l’appel de l’imam Barry vient rappeler que l’erreur parentale est humaine, mais que l’honnêteté morale commande de la reconnaître et de la réparer.
À travers cette position courageuse et empreinte de spiritualité, l’imam Thierno Mamadou Kaba Koïn Barry invite les parents à cultiver la justice dans leurs foyers, à l’image de celle que promeut l’Islam.
Par Idrissa Sampiring DIALLO pour Infosbruts.com