N’Zérékoré, 13 Juin (Infosbruts.com) – Une équipe du Programme National de Recensement Administratif à Vocation d’État Civil (PN-RAVEC) a procédé ce jeudi à l’enrôlement biométrique des détenus à la maison centrale de N’Zérékoré. L’opération, dirigée par le coordinateur préfectoral du PN-RAVEC, s’inscrit dans le cadre d’un vaste processus d’inclusion citoyenne lancé sur l’ensemble du territoire national.

Cette activité fait suite à la circulaire n°10 du 23 mai 2025 du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, qui instruit le recensement de tous les détenus dans les établissements pénitentiaires du pays. L’objectif est clair : garantir à chaque citoyen, y compris les personnes en détention, l’accès à une identité officielle et à ses droits civiques.

Présent à la cérémonie, le substitut du procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de N’Zérékoré, Mamadou Hady Diallo, a replacé cette initiative dans son contexte légal et institutionnel. Car, cette opération découle d’une volonté forte des autorités de faire de l’identification biométrique un socle de gouvernance équitable. Elle s’inscrit dans la logique d’inclusion sociale et de consolidation de l’État de droit.

Présidant la cérémonie, le chef de cabinet de la préfecture, Amara Camara, a salué une action qui traduit l’engagement du gouvernement à prendre en compte tous les Guinéens, sans distinction.
« Les détenus sont actuellement privés de liberté, mais ils demeurent des citoyens à part entière. Cette démarche vise à leur permettre de bénéficier d’un statut civil reconnu, condition essentielle pour exercer leurs droits, y compris celui de voter. »

L’annonce de cette opération a été accueillie avec émotion par les pensionnaires de la maison centrale. Pour beaucoup, c’est une première reconnaissance officielle de leur statut de citoyens.
« Nous sommes rassurés. Même si nous sommes actuellement en conflit avec la loi, nous restons des Guinéens. Cette initiative nous redonne un peu de dignité », a confié Claude Délamou, l’un des détenus.
« Au départ, nous avions des doutes sur notre sort. Aujourd’hui, nous sommes rassurés que l’État pense à nous », a ajouté Mamine Sabine Saba, détenue à N’Zérékoré.
L’identification biométrique constitue l’un des piliers d’une administration moderne et performante, selon les autorités. Elle est également indispensable pour l’organisation d’élections crédibles et l’accès équitable aux services publics.
Avec cette phase de recensement en milieu carcéral, la Guinée confirme sa volonté de bâtir une société plus juste et inclusive, où chaque citoyen compte, quelle que soit sa situation juridique.
Par Louis Thonard Doré pour Infosbruts.com













