Sokourala, 4 juin (Infosbruts.com) – Dans la préfecture de Beyla, la sous-préfecture de Sokourala est confrontée depuis plusieurs années à une situation de plus en plus critique. La présence massive de troupeaux de zébus en provenance du Mali et du Niger menace sérieusement les activités agricoles locales et fragilise l’équilibre socio-économique de cette zone autrefois considérée comme le « grenier » de la région.
Ces bovins, introduits en territoire guinéen pendant la saison des pluies à la recherche de pâturages, causent d’importants dégâts dans les champs, ravageant cultures et espoirs de récolte.
« Malgré l’interdiction nationale de la divagation des zébus, ces animaux sont en nombre à Hèrèmakono et Tanatou, dans la sous-préfecture de Sokourala », déplore un habitant, sous anonymat. « Nos cultures sont détruites, et l’agriculture, qui est notre principale source de revenu, est gravement compromise. »
Selon les témoignages recueillis sur place, la production vivrière a chuté de manière alarmante. De nombreux agriculteurs affirment que leurs récoltes ne suffisent même plus à nourrir leurs propres familles: « nous avons longtemps produit pour alimenter Sokourala et les villages environnants. Aujourd’hui, nous ne pouvons même plus subvenir à nos propres besoins », regrette un jeune agriculteur.
Ces zébus, souvent en troupeaux de plusieurs centaines voire de plus d’un millier de têtes, seraient introduits dans la région sans contrôle réel. « Ce sont de véritables machines à brouter. Ils détruisent tout sur leur passage, jour et nuit », témoigne un autre villageois.
Certaines voix pointent du doigt de possibles complicités entre les éleveurs étrangers et des responsables locaux. D’après plusieurs habitants, ces éleveurs, souvent perçus comme puissants et financièrement bien lotis, obtiendraient le droit de s’installer en contrepartie d’avantages monétaires.
« Il y a des arrangements en coulisse. Des éleveurs viennent, donnent de l’argent à certaines autorités locales et s’installent librement, sans se soucier de l’impact sur la communauté », accuse un résident.
Face à cette situation jugée intenable et potentiellement explosive, les populations de Sokourala lancent un appel pressant aux autorités guinéennes. Elles réclament des mesures concrètes et urgentes pour faire respecter l’interdiction de divagation du bétail et préserver l’agriculture locale.
« Si rien n’est fait rapidement, la tension pourrait monter. Les gens n’en peuvent plus. C’est une question de survie », avertissent les habitants, qui appellent à une régulation stricte des mouvements transfrontaliers de bétail.
Par la rédaction d’Infosbruts.com