Kankan, 30 avril (IBC) – L’écriture N’ko, créée en 1949 par Solomana Kanté pour transcrire les langues mandingues, a soufflé cette année ses 76 bougies. A cette occasion, la coordination N’ko Semba de Kankan a organisé une cérémonie commémorative à la Maison des Jeunes, dans la commune urbaine.

Inventé à Kankan, le mot « N’ko », qui signifie « je dis » dans toutes les langues mandingues, s’est depuis répandu dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, dont la Guinée, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, et bien d’autres. Utilisé à l’origine uniquement de manière manuscrite, ce système d’écriture est aujourd’hui présent sur les réseaux sociaux, intégré aux outils numériques et enseigné dans certaines universités à travers le monde.

« Des millions de lecteurs aujourd’hui », se félicite le coordinateur régional
Dans son intervention, le coordinateur régional de la coordination N’ko Semba, Bassabaty Sidibé, a salué l’évolution remarquable de cette écriture depuis sa création.

Bassabaty Sidibé, coordinateur régional.
« Lorsque Solomana Kanté, paix à son âme, a créé l’écriture N’ko en 1949, il était seul à l’écrire. Aujourd’hui, ce sont des millions de personnes qui le lisent à travers le monde. C’est un véritable facteur de développement. Avant, on écrivait à la main, maintenant, on utilise les ordinateurs, on l’enseigne dans des universités. Nous appelons le président Mamadi Doumbouya et les institutions concernées à nous accompagner », a-t-il lancé.

Mamadouba Tos Camara, Parrain de l’évènement
Un héritage à valoriser
Parrain de l’événement, l’ancien maire Mamadouba Tos Camara a exprimé son enthousiasme et sa fierté face à l’engagement des promoteurs du N’ko.
« Ce que j’ai vu aujourd’hui me prouve que le N’ko est une véritable science. Le créateur n’est plus là, mais ceux qui poursuivent son œuvre sont plus que déterminés. Si l’État valorise vraiment nos langues nationales comme le souhaite le président, le N’ko pourrait s’imposer sur la scène internationale. Je suis honoré de parrainer cette cérémonie et je resterai à la disposition des organisateurs », a-t-il promis.
Profitant de l’occasion, il a aussi lancé un appel à la population de Kankan pour participer activement au Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) en cours.
« Se faire recenser, c’est revendiquer sa citoyenneté. Le président l’a dit clairement : il veut une constitution qui ressemble et rassemble les guinéens. Pour y parvenir, nous devons tous nous faire recenser », a-t-il ajouté.

Mme Condé Saran Camara, Marraine de l’évènement
Un appel à l’unité africaine autour du N’ko
La marraine de l’événement, Mme Condé Saran Camara, a exprimé sa grande fierté : « c’est un immense honneur pour moi d’être choisie comme marraine du 76ème anniversaire de l’écriture N’ko. En tant que guinéenne, malinké, et africaine, je suis fière de cette écriture. J’invite tous les guinéens et tous les africains à apprendre le N’ko. C’est une langue importante, un patrimoine que nous devons préserver et promouvoir. »
Une tradition annuelle
Il convient de rappeler que cette célébration est organisée chaque année à Kankan par la coordination N’ko Semba, dans la ville considérée comme berceau de l’écriture N’ko.
De Kankan, Abdoulaye Kallo pour Infosbruts.com
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