Guinée, 02 Févr (IBC) – La triste nouvelle du décès à Mamou du doyen Elhadj Boubacar Sankaréla Diallo, un des pionnier de la liberté de la presse en Guinée est parvenue à un autre doyen de la presse, Serge Daniel, ancien correspondant d’RFI à Conakry qui a pratiqué le défunt qu’il qualifie « d’homme du consensus, très réservé ».
Serge Daniel (RFI) alors en poste à Conakry fait partie de des grosses pointures de la presse africaine à avoir pratiqué le doyen Elhadj Boubacar Sankaréla Diallo au début du groupe de presse DialbouSank (composé d’une imprimérie, d’une radio et d’un journal).
Réagissant à chaud à cette triste nouvelle du décès de Boubacar Sankaréla Diallo qu’il appelait affectueusement »Sank », Serge Daniel a confié à Infosbruts.com, dans la matinée de ce dimanche, 2 février 2025 que le défunt était un homme de consensus.
» C’est vraiment une triste nouvelle. Une véritable triste nouvelle. J’ai connu Boubacar Sankaréla Diallo, moi je l’appelais SANK, dans les années 90 en Guinée. Il avait un journal qui s’appelait l’Evènement de Guinée. Je le revoie encore frêle, plutôt court de taille avec sa voiture, une Mercedes noire et son épouse Kadiatou à côté. Et puis, c’est important, il est quand même un pionnier en matière de liberté de presse. Moi, j’ai un souvenir particulier, il avait une radio qui s’appelait Ganndal. Pas de texte forcément qui interdisait la création d’une radio mais il fallait avoir une autorisation. Un jour il a fait un essai, avec de la musique. Evidemment, nous étions dans le bureau, la gendarmerie a débarqué pour éteindre le signal. Je dirais que Sankaréla n’était pas un homme de compromis dans les années 90. C’était un homme de consensus. Il voulait avoir le consensus. J’ai collaboré à la rédaction de certains articles dans son journal l’Evènement de Guinée. Mais, il était très reservé quand on le connaissait pas. C’est-à-dire quand il ne connaissait pa les gens, il faisait attention. Ce qui était bien ce qu’il aimait l’autre. Son coeur est là pour vivre n’importe où. Vous avez vu après le drame qui est arrivé aux Etats-Unies, il est allé résider dans ce pays avec son épouse. Et puis, c’est quelqu’un qui aimait la Guinée », a expliqué l’ancien correspondant en Guinée.
Poursuivant son téloignage, Serge Daniel précise que la Guinée que Boubacar Sankaréla aimait est celle qui n’avait pas d’ethnostratégie.
« C’est plutôt quelqu’un qui était pour la paix en Guinée et à l’époque où ce n’était pas évident d’être journaliste. Il estimait qu’il ne fallait pas défier le pouvoir totalement. Il voulait, par exemple, que les partis politiques s’entendent sur un programme, expliquent leurs politiques pour faire évoluer les choses. Je pense à son épouse, je pense à sa famille. Je suis vraiment triste. Depuis les années 90, pour moi, c’est la quatième mauvaise nouvelle dans la presse guinéenne. Il y a eu Ben Daouda Sylla, il y a eu Fodé Fofana, maintenant on a Sankaréla. Je suis vraiment triste. Maintenant qu’il est de l’autre côté de la rive, je souhaite que son âme répose en paix! « , a-t-il indiqué.
Idrissa Sampiring DIALLO
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