Guinée, 14 Juin (IBC) – Le cadre du dialogue structuré a été mis en place, en Guinée, en septembre 2022 par l’Union Européenne pour permettre aux acteurs de la société civile de se concerter sur des questions d’intérêt national en vue de formuler des recommandations visant à prendre en compte les préoccupations de la communauté dans la conduite de la transition, rapporte votre quotidien en ligne infosbruts.com basé en Moyenne Guinée.
Le cadre du dialogue structuré est alors l’espace de la société civile qui représente les ong, associations, plateformes et réseaux auprès du centre européen d’appui au processus électoral.
« Depuis ce cadre a été mis en place en septembre 2022 jusque maintenant, nous sommes l’interlocuteur, l’interface entre l’Union européenne et les acteurs de la société civile guinéenne » a expliqué un membre du cadre du dialogue structuré, Oumar Kana Diallo, président de l’Association Guinéenne pour la Transparence.
Cet espace de concertation avec les acteurs de la société civile est alors activement impliqué dans la mise en œuvre du projet d’Appui au Renforcement de la Démocratie en Guinée.
« Le cadre du dialogue a donc permis à la Délégation de l’Union Européenne en Guinée d’identifier les préoccupations des acteurs de la société civile et des citoyens en enrichissant le document de l’institution internationale dans le but d’aider à la prise en compte des voix des communautés dans la conduite de la transition, dans les activités de développement et de la démocratie » a ajouté notre interlocuteur.
Cependant, il est facile de constater que certaines structures de la société civile et non des moindres ne sont pas membres de ce cadre du dialogue structuré.
« Nous ne dirons pas toutes les plateformes, mais en majorité, les plateformes les plus représentatives et les ONG les plus représentatives sont dans le cadre du dialogue structuré. Pour rappel, c’est à travers un appel à manifestation d’intérêt que les ONG et les plateformes ont soumis leurs candidatures. Au bout du compte, 20 ONG et plateformes de la société civile ont été retenues. Et parmi lesquelles vous avez les plateformes les plus représentatives dont le conseil national des organisations de la société civile (CNOSC), la coalition nationale des organisations de la société civile (CONASOG), le Balai Citoyen, la COJELPED, l’Association Guinéenne pour la Transparence, la COCEG, le LEGEPAD et les ONG représentant les personnes vivants avec handicap, les ONG représentant les leaders des filles et femmes de Guinée et les ONG féminines. Durant la mise en place de ce cadre de dialogue, il y a eu non seulement la formation mais aussi des activités de dialogue qui ont été réalisées. Et là, il y avait 50 participants issus des organisations différentes qui ont pris part aux travaux durant 6 mois » a-t-il précisé.
Poursuivant, il a indiqué que la Plateforme des Citoyens Unis pour le Développement (PCUD) et le FNDC Société civile n’avaient pas soumissionné lors de l’appel à manifestation d’intérêt lancé par l’Union Européenne.
« Spécifiquement, quand on prend ces ONG on peut dire qu’elles ne sont pas représentées dans le cadre du dialogue structuré mais les ONG formant les coalitions de ces plateformes aussi se trouvent dedans. C’est donc à travers l’appel à manifestation d’intérêt que les uns et les autres ont soumissionné. Toutes les ONG qui n’ont pas soumissionné n’avaient plus la chance d’appartenir dedans. Mais, il y a eu 70 ONG qui ont soumissionné. Mais, en majorité des ONG de l’intérieur du pays. Mais, compte tenu de l’enveloppe financière qui était là, on ne pouvait pas en ce moment durant 6 mois prendre des représentants des l’intérieur pour les envoyer à Conakry. C’est ce qui fait même l’objet des cadres de dialogue structurés et décentralisés dans les régions en ce moment qui vont se dérouler pendant 11 mois pour prendre en compte les préoccupations. Il faut le dire donc que les plateformes dont vous venez de citer ne sont pas représentées. Mais des ONG qui forment ces plateformes aussi se retrouvent dans ce cadre de dialogue structuré » a-t-il déclaré.
Pour le cas particulier des organisations de défense des droits de l’homme, notre interlocuteur rassure que trois dont Les Même Droit Tous (MDT) et la FIDH font partie du cadre du dialogue structuré.
« Il y a donc une pluralité et une inclusivité. L’appel à manifestation d’intérêt avait pris compte de tout ça. Il fallait prendre cette pluralité, il fallait prendre l’inclusivité, il fallait tenir compte aussi du paysage social de la Guinée. Je peux donc vous assurer qu’il y a vraiment l’inclusivité dans le cadre du dialogue structuré » a-t-il insisté.
Au sujet des difficultés, Oumar Kana Diallo révèle qu’à un moment donné les uns avaient voulu que le cadre du dialogue structuré soit une plateforme formalisée. Mais, les autres ont estimé que ça allait être encore une plateforme de trop.
« Même au niveau du Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, l’inquiétude était que cet espace de dialogue ne soit pas encore une autre plateforme qui va venir pour continuer à augmenter le nombre de plateformes alors que le département a des difficultés à gérer ceux qui existent déjà. A chaque fois il y a des alertes que l’on fait à notre niveau pour demander de faire attention et de faire en sorte que ça ne soit pas encore une plateforme de trop » a-t-il mis en exergue.
A cela, il faut ajouter que les autres partenaires ne veulent pas accompagner parce qu’ils considèrent que le cadre du dialogue structuré est un bébé de l’Union Européenne.
« Continuer à nous financer alors que c’est l’Union Européenne qui nous a mis en place ne serait pas productif pour eux. Nous avons aussi ces petites difficultés » a-t-il regretté.
Au terme de notre entretien, il a demandé aux acteurs de la société civile de faire de telle sorte que « nous puissions conjuguer le même verbe. Savoir que la division ne va pas du tout aider non seulement les acteurs de la société civile mais aussi les communautés dont nous parlons en leurs noms. Il a plaidé aussi pour que le gouvernement accepte l’inclusion dans le dialogue et faire de telle sorte que les messages qui seront donnés puissent aller dans le sens d’aider l’ensemble des citoyens de la Guinée.
« Qu’on ait encore une certaine lisibilité et visibilité par rapport à la conduite de la transition parce qu’aujourd’hui force est de reconnaitre que bon nombre parmi nous se demandent comment est ce qu’on est en train de mettre en œuvre le chronogramme de la transition » a-t-il conclu.
Idrissa Sampiring DIALLO
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