Conakry, 27 Août (IBC) – Le secrétaire fédéral de l’UFDG de Ratoma 1, Cellou Kansala Diallo vient de prononcer un discours devant les responsables, militants et sympathisants de son parti, réunis en Assemblée Générale Ordinaire, ce samedi, 27 août 2022, dans lequel il dénonce vigoureusement la militarisation de l’axe Hamdallaye-Bambéto-Cosa-Wanindara-Sonfonia-Cimenterie par les autorités de la transition, rapporte votre quotidien en ligne infosbruts.com basé en Moyenne Guinée.
Votre quotidien en ligne infosbruts.com vous invite à lire ci-dessous un extrait de ce discours, du reste très pathétique.
« Le plaisir de l’amour promis le 05 septembre 2021 par le Colonel DOUMBOUYA n’aura été que très courte durée pour les populations de Ratoma, particulièrement ceux de l’axe de la démocratie. La haine et la violence dont ces populations ont toujours été victimes ont repris de belle. Pour avoir refusé de se soumettre aux diktats d’une junte féroce et manipulatrice, les populations de l’axe sont soumises à une violence sans précédente.
Mercredi, 27 juillet 2022, veille de la manifestation appelée par le FNDC et, soutenue par les partis et coalitions de partis politiques, des équipes mixtes de gendarmes, policiers et militaires font irruption nuitamment dans plusieurs quartiers de l’axe notamment à Hamdallaye, Koloma, Cosa, Wanindara, Cobaya et Sonfonia. Plusieurs personnes sont arrêtées et conduits au camp Alpha Yaya DIALLO où elles sont battues et torturées au point que certains se sont finalement retrouvés à l’hôpital.
Jeudi, 28 juillet 2022 alors même qu’il n’y avait aucun regroupement encore, des forces de sécurités se sont mises à jeter du gaz lacrymogène à Koloma marché empêchant les femmes de faire librement des achats. Cette situation a occasionné la résistance des jeunes qui se sont sentis dans l’obligation de défendre leurs mères et sœurs impuissantes devant cette violence dont elles ne comprenaient pas.
Face à la résistance des jeunes qui n’avaient que de simples cailloux, les forces de sécurités répondaient par des tirs à balles réelles, pénétrant dans les quartiers, agressant, injuriant des citoyens, renversant des marmites et vandalisant des boutiques. C’est dans cette circonstance que le vieux mody Abdoulaye BARRY, cuisinier à Hamdallaye 2, parti faire des provisions a reçu la balle qui emportera sa vie.
Vendredi, 29 juillet 2022, nous avions passé une nuit cauchemardesque, les tirs à balles réelles retentissaient partout dans nos quartiers. C’était comme si nous étions dans un pays en guerre. La journée de ce vendredi fut aussi violente que celle de la veille. Dans cette violence d’État qui s’est abattue sur les paisibles populations de Ratoma, Nassouroulaye, quartier habituellement paisible a payé les frais de la haine des FDS contre des populations qu’elles sont censées protéger.
Dans ce quartier, situé à la limite entre Ratoma et Matoto, des civiles couverts et protégés par des FDS se sont livrés à des scènes de vandalisme de boutiques, de kiosques, de maisons, volant ce qu’ils peuvent emporter et pillant le reste. Le bilan de cette journée fut lourd. Les balles assassines des forces de défense et de sécurité ont arraché la vie de Mamadou Lamarana DIALLO à Koloma 2, de Mamadou Bella BARRY à Kakimbo, de Camara Amadou à Dar-es Salam 1.
Samedi, 30 Juillet 2022 pendant que la famille d’Amadou SOW, arrêté dans son quartier la veille de la manifestation du 27 juillet, pleurait la mort de leur fils qui a succombé aux tortures que lui ont infligé les militaires qui l’avait arrêté, une colonne des FDS pénétrait dans les quartiers de Bantounka (Cosa), Démoudoula, et Kaporo Rails. Les populations terrorisées et terrées dans leur maison écoutaient impuissantes les injures à caractères ethniques proférées par les FDS à leur égard. Ce jour encore, les FDS ont pillé gargotes et kiosques et ont arrêtés plusieurs jeunes innocents dont certains, les plus chanceux ont été libéré après que leurs familles aient payé de l’argent à leur ravisseur.
Mercredi, 17 août 2022, ce fut un jour de manifestation que nous ne sommes pas prêts à oublier. En effet, le FNDC avait appelé à une manifestation générale dans tout le pays. La militarisation de l’axe était au maximum ce jour encore. Partout des équipes mixtes de militaires du BATA, de l’armée de l’Air, de Gendarmes et policiers armés jusqu’aux dents et prêts à tirer pour tuer, étaient présents. La situation était calme jusqu’au moment où passe sur l’axe le cortège présidentiel dans lequel se trouvaient plusieurs véhicules à bords desquels il y avait des militaires armés et qui parfois dégainaient leurs armes en direction de civils désarmés. Était-il venu savourer une victoire ou peut-être montrer ses muscles à sa population ? En tout cas c’est seulement à ce moment que les tirs à balles réelles ont commencé ce jour. Et cette violence a malheureusement pris les vies des jeunes Ibrahima BALDE et Alpha Oumar BARRY qui ont reçu les balles assassines des FDS. Voilà le travail professionnel vanté par le ministre de la sécurité. Quoi de plus normal lorsque des assassins professionnels font leur boulot ? Pourquoi toute cette violence sur l’axe ? Et pourtant ça manifeste ailleurs, pourquoi c’est seulement sur l’axe les armes crépitent facilement ? Est-ce parce qu’exiger démocratie et justice est devenu un crime ? Est-ce parce que nous refusons d’être manipuler pour tronquer nos convictions contre de l’argent ou des décrets ?
Pourtant, en temps normal, sur l’axe, nous cohabitons pacifiquement
en plus des PA qui sont partout, avec quatre CMIS ; quatre Commissariats Centraux de Police ; deux Commissariats Urbains ; deux postes de Police ; une BRB ; neuf brigades de Gendarmerie et cinq unités de BAC.
La répression et la violence ne commencent que lorsque la brigade de la mort recrutée et formée pour commettre des assassinats ciblés contre les membres d’une communauté descend sur le terrain. Ratoma en général et l’axe en particulier est une zone très cosmopolite, où cohabitent pacifiquement toutes les composantes communautaires du pays. Et alors pourquoi c’est seulement une communauté qui est ciblée par les commandos de la mort ?
(…) croyez-moi que vous perdez votre temps, car notre conviction et notre détermination sont inébranlables. Vous pouvez tuer le combattant mais vous ne tuerez jamais le combat. Et sachez que nous ne reculerons devant aucune force, nous n’avons peur d’aucune armée. Nos convictions pour la justice, pour le droit et la démocratie dans notre beau pays sont des valeurs pour lesquelles nous sommes déterminés à nous battre jusqu’au bout. Naturellement, ces valeurs, le Président Cellou Dalein les incarnent, c’est pourquoi avec lui et auprès de lui nous nous battrons jusqu’au dernier parmi nous. Je vous remercie.
Cellou Kansala DIALLO, Secrétaire Fédéral de Ratoma »